CHIFFRES 2014 : un bilan partiellement encourageant

Chiffres-2014

À l’international

En 2014, 36,9 millions de personnes vivaient avec le VIH (les 2/3 étaient originaires d’Afrique subsaharienne). À l’occasion de la Journée Mondiale de lutte contre le sida, l’ONUSIDA a dressé un bilan de l’épidémie plutôt encourageant. En effet, on peut se réjouir de la baisse du nombre de décès ainsi que de la diminution des nouvelles infections et des transmissions de la mère à l’enfant (-58% depuis 2000). Ces résultats satisfaisants s’expliquent en grande partie par l’accès aux antirétroviraux, devenus gratuits ces dernières années dans plusieurs pays, notamment en Afrique. Cependant, malgré ces avancées concrètes, certains chiffres restent particulièrement alarmants : 1,2 millions de personnes sont mortes l’année dernière.

Pour définiti©Laurent Attiasvement endiguer l’épidémie d’ici 2030, L’ONUSIDA plaide pour une approche focalisée sur les zones où le risque d’infection reste particulièrement élevé. « Nous ne pouvons gagner contre le VIH en restant au niveau global » déclare son directeur exécutif Michel Sidibié. Le rapport préconise donc de « passer d’une approche à taille unique à une approche sur mesure ». Mener des politiques de prévention et de dépistage auprès des publics spécifiques fortement touchés par l’épidémie, renforcer leur accès aux droits, assurer leur prise en charge médicale et psychosociale, sont les vecteurs indispensables d’une lutte active et efficace contre le virus et contre les discriminations dont ils font encore trop souvent l’objet.

Dans cette perspective, Solidarité Sida s’oriente vers le soutien des régions les plus vulnérables, telles que l’Europe de l’Est ou le Maghreb, et cible prioritairement les populations dites « clés ». Ces publics (comme les Hommes ayant des rapports Sexuels avec des Hommes (HSH), les usagers de drogue ou encore les travailleuses du sexe) connaissent des taux de prévalence largement supérieurs à la population globale, pouvant aller jusqu’à 50%. Ainsi, le Comité international de Solidarité Sida qui s’est tenu le 23 novembre 2015 a choisi de soutenir des associations telles que « Afrique Arc En Ciel », qui incite au dépistage les jeunes gays du nord du Togo, ou « Tanadgoma » qui réalise des actions de prévention auprès des prostituées en Géorgie.

En France

Au plan national, 130 000 à 150 000 personnes vivent avec le VIH. L’Institut National de Veille Sanitaire estime à près de 6 600 le nombre de découvertes de séropositivité et précise que les groupes les plus touchés restent les HSH et les hétérosexuels nés à l’étranger, notamment en Afrique Subsaharienne. En 2014, environ 2 800 HSH ont découvert leur séropositivité alors que le nombre de nouvelles contaminations sur ce groupe est estimé à 3 600 sur la même période. Chaque année, le nombre d’HSH qui se contaminent est supérieur au nombre de découvertes de séropositivité ce qui souligne un recours au dépistage insuffisant. Nous déplorons également le fait que le nombre de jeunes de moins de 25 ans découverts séropositifs a plus que doublé chez les HSH depuis 2003. Le dépistage généralisé que préconise le Plan de Lutte Contre le Sida est loin d’être acquis. Par ailleurs, sur un total de 5,3 millions de dépistages réalisés par an, 26 % le sont tardivement. Le gouvernement et L’INPES lancent donc une nouvelle campagne de dépistage pour pour inciter les personnes à se faire dépister et à connaître leur statut sérologique. Le Conseil National du Sida rappelle quant à lui que la prévention doit être la priorité de la lutte contre le VIH/sida en France.

FOCUS Ile de France

Selon l’Observatoire Régional de Santé, en moyenne 7 franciliens par jour découvrent leur séropositivité (soit un total de 2 642 personnes en 2013 d’après l’InVS). La région concentre à elle seule 42% des nouvelles découvertes de séropositivité dont 42% de HSH, 18% de femmes hétérosexuelles originaires d’Afrique Subsaharienne et 11% d’hommes hétérosexuels originaires d’Afrique Subsaharienne. Il nous appartient de redire cette réalité qui est trop souvent oubliée, volontairement ou non : l’Île-de-France est la région métropolitaine la plus touchée par le VIH/sida et ce, depuis le début de l’épidémie.

En savoir plus :

Télécharger le rapport de l’ONUSIDA
Consulter le dossier InVS