Journée des droits des femmes : les inégalités face la maladie

©Laurent Attias

Depuis quelques années, Solidarité Sida a choisi de recentrer ses actions sur les populations les plus vulnérables face au VIH et aux risques liés à la sexualité. À l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes, il est important de rappeler que les plus jeunes d’entre elles sont deux fois plus exposées au risque d’infection par le VIH que les jeunes hommes.

À l’échelle mondiale, le sida reste la première cause de mortalité chez les femmes en âge de procréer. D’après l’ONUSIDA, « en Afrique subsaharienne, les adolescentes et les jeunes femmes de 15 à 24 ans représentent un quart des nouvelles infections à VIH ». Ces inégalités s’expliquent notamment par les discriminations et les violences dont les femmes sont encore trop souvent victimes.

Dans les pays en développement, elles sont effectivement plus durement touchées que les hommes par la précarité et les difficultés d’accès à l’éducation, à l’information, aux structures de santé, à la prévention, au dépistage et aux soins. Ces discriminations sont d’autant plus dramatiques lorsqu’il s’agit de femmes particulièrement exposées au virus, comme les travailleuses du sexe ou les femmes migrantes.
D’autre part, la capacité de négociation des femmes avec leurs partenaires masculins lorsqu’ils refusent les moyens de prévention reste très limitée.

Quant aux violences subies, elles sont un facteur aggravant des risques d’infection. L’ONUSIA indique qu’«une femme sur trois est victime de violence physique ou sexuelle de la part d’un partenaire au cours de sa vie. Toutes les heures, 50 jeunes femmes sont nouvellement infectées par le VIH ».

Dans nombre de pays, stigmatisées, les femmes séropositives voient leurs droits bafoués (droit à la propriété, à l’héritage, au divorce, à signer des contrats, à mener des actions de justice, à la sexualité ou à la procréation). A titre d’exemple, dans une étude de 2013, l’ONU Femmes rapportait notamment qu’en « Afrique occidentale et centrale, les mères séropositives sont considérées comme des criminelles par toutes les lois relatives au VIH/Sida, qui leur interdisent explicitement ou implicitement d’être enceintes ou d’allaiter, de peur qu’elles ne transmettent le virus au fœtus ou à l’enfant »

Au regard des ces constats alarmants, Solidarité Sida mène plusieurs actions en collaboration avec nos partenaires locaux tels que :

– l’association Serment Universel au Congo (Brazza) qui assure des activités de prise en charge médicale et psychosociale d’environ 1000 femmes séropositives enceintes ou de  jeunes mamans

– l’association des Amis du Bus des Femmes qui intervient en Île-de-France auprès des personnes prostituées et lutte contre la traite des femmes.