FAQ

Vous croyez tout savoir et pourtant les idées reçues persistent et certaines réalités sont souvent méconnues. Petit tour d’horizon pour mieux comprendre et mieux se protéger face au VIH.

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www.sida-info-service.org
0800 840 800 (appel anonyme et gratuit)
 

Quels sont les modes de transmission du VIH ?

On peut être contaminé par le VIH au contact de « liquides porteurs » du virus comme le sperme, les sécrétions vaginales (le lubrifiant naturel féminin), le liquide pré-séminal (le lubrifiant naturel masculin, sécrété au début de l'érection), le lait maternel et le sang.

La contamination se produit quand l'un de ces liquides pénètre une muqueuse (bouche, vagin, gland, anus, etc.) ou une plaie ouverte.

Peut-on attraper le sida avec une fellation ou un cunnilingus ?

Oui. Le risque existe car il y a contact entre la muqueuse buccale (de la bouche) et un liquide contaminant (sécrétions vaginales pour la femme, sperme ou liquide pré-séminal pour l’homme). Pour un risque zéro: utiliser un préservatif pour les fellations et un carré de latex ou une digue dentaire pour les cunnilingus !

Le moustique doit-il faire peur ?

Non. La piqûre d'un insecte ne peut pas transmettre le virus du Sida (VIH), même si celui-ci a piqué une personne séropositive au préalable. En effet, le VIH est un virus strictement humain qui ne peut survivre dans l’organisme d’une autre espèce. Si le moustique pique une personne séropositive, le virus contenu dans le sang « aspiré » par celui-ci sera détruit.

Peut-on transmettre le sida en embrassant une personne avec la langue ?

Non. Même si la muqueuse buccale laisse pénétrer les virus, la salive n’est PAS un liquide porteur du VIH. Pour les caresses non plus, pas de risque : la peau protège notre organisme du sida.

En revanche, le baiser peut transmettre d’autres maladies, comme le virus de l’hépatite B, qui lui est présent dans la salive.

Une mère séropositive risque-t-elle de transmettre le virus à son enfant ?

Pas systématiquement. Si la mère suit un traitement antirétroviral et que l’enfant est pris en charge dès sa naissance, le risque de transmission n’est que de 1%. Si elle n’est pas traitée, ce risque peut augmenter jusqu’à 25 ou 35%.

Aujourd’hui, une femme séropositive peut donc avoir un enfant en réduisant très fortement le risque de le contaminer, à condition de suivre un traitement adapté.

Les préservatifs, ça craque souvent ?

Rarement. Cela peut néanmoins arriver quand le préservatif est mal utilisé.

Avant tout, il faut vérifier la fiabilité du préservatif :

  • la date de péremption
  • la présence des normes NF et/ou CE
  • le bon état de l’emballage

2 autres raisons peuvent expliquer la rupture du préservatif :

  • il a été mal mis. Si le réservoir n’est pas pincé lors de la pose, la bulle d’air qui se forme à l’intérieur peut provoquer un déchirement du préservatif.
  • il n’est pas assez lubrifié, les mouvements de va et vient lors de la pénétration le font chauffer et se déchirer. C’est pourquoi il est conseillé d’associer préservatif ET gel lubrifiant à base d’eau.

Si ces précautions sont prises, il n’y a aucune raison que le préservatif craque.

Un animal peut-il transmettre le sida à l'homme ?

Non. Même s’il existe aussi une forme de sida chez certaines espèces (singe, chat, chien…), il ne s’agit pas du VIH. Ces virus ne survivent que dans des organismes restreints à l’espèce de chacun.

Mettre un préservatif juste au moment de l’éjaculation, est-ce efficace de pour se protéger du sida ?

Non. Parmi les liquides contaminants, le liquide pré-séminal (sécrété par l’homme dès le début de son érection) présente un risque. Ce liquide contient à la fois des spermatozoïdes (risque de grossesse non désirée) et des infections s’il y en a (le VIH par exemple). Dès que ce liquide entre en contact avec la muqueuse vaginale ou anale il y a donc un risque. Par ailleurs les sécrétions vaginales peuvent également transmettre le VIH qui utilisera la muqueuse du gland comme porte d’entrée. Enfin, certaines pénétrations, mal lubrifiées, peuvent provoquer de toutes petites lésions. Il y a alors un risque important car le sang présent au niveau des lésions, même en très petite quantité, entre en contact avec la muqueuse du gland et peut donc infecter le partenaire. Ces lésions sont également des portes d'entrées supplémentaires pour le virus et représentent un risque accru pour la partenaire. C’est pourquoi il faut mettre le préservatif dès le début de la pénétration.

Peut-on mettre 2 préservatifs pour plus de sécurité ?

Non, surtout pas. Mettre 2 préservatifs l’un sur l’autre comporte un risque de rupture très important lié à l’échauffement des 2 préservatifs lors de leur frottement.

S’il est bien utilisé, un seul préservatif protège parfaitement.

Il paraît que les femmes aussi ont leur préservatif ?

Oui. Le Fémidon (préservatif féminin) est tout aussi efficace que le préservatif masculin. Il se positionne dans le vagin protégeant les deux partenaires lors d’une pénétration. À la différence du préservatif masculin en latex, il est composé de nitrile qui est une matière hypoallergénique et conductrice de chaleur (donc plus de plaisir !). Avantage non négligeable : Il peut être porté plusieurs heures et donc être mis en place bien avant la pénétration et retiré bien après l’éjaculation.

Quelles sont les principales Infections Sexuellement Transmissibles ?

Il existe beaucoup d’IST, mais les principales infections sont l’herpès génital, les chlamydia, la syphillis, l’hépatite B, le blénorragie ou encore le papillomavirus.

Certaines ont des symptômes alors que d’autres passent complètement inaperçues. Les chlamydia, la syphillis et la blénoragie se traitent contrairement au VIH, à l’Hépatite B, et au Papillomavirus.

Au moindre doute ou symptôme (démangeaisons, écoulement inhabituel, brûlures, etc.), il faut aller consulter un médecin pour diagnostiquer et traiter l’infection au plus vite.

Bien que non mortelles, la plupart de ces IST peuvent créer des dommages importants, comme la stérilité.

Enfin, certaines IST n’ont pas du tout de symptôme d’où la nécessité de consulter très régulièrement un généraliste ou un gynécologue dès le début de sa vie sexuelle.

Quels sont les symptômes du sida ?

Lorsqu’une personne séropositive est en stade sida, son système immunitaire devient trop faible pour être efficace contre les différentes infections qui circulent dans le corps. Cette personne peut donc développer de graves maladies pulmonaires (tuberculose, pneumocystose), cérébrales (encéphalite à herpès, toxoplasmose), de la peau (Sarcome de Kaposi), etc. On les appelle maladies opportunistes.

En revanche, si une personne séropositive n’est pas en stade sida, elle n’aura aucun symptôme.

Le seul moyen de savoir si l’on est contaminé est donc de faire un test de dépistage.

Quelle est la différence entre être séropositif et avoir le sida ?

Le virus du sida (VIH) infecte les cellules du système immunitaire et les détruit petit à petit. Le stade sida est caractérisé par un état très faible du système immunitaire qui ne peut plus combattre les infections correctement. La personne développe donc des infections opportunistes qui peuvent lui être fatales.

Une personne séropositive est contaminée par le VIH, mais son système immunitaire est encore efficace. Elle ne développe pas encore d’infections opportunistes. Cependant elle est porteuse du virus et peut le transmettre.

Aujourd'hui, malgré les traitements, meurt-on encore du sida ?

Oui. Les traitements anti-rétroviraux restent peu ou pas accessibles dans certaines parties du monde particulièrement touchées par le virus. En France, la prise en charge médicale est parfois trop tardive ou il arrive que certains patients deviennent résistants aux traitements.

Comment réagir après une prise de risque ?

Il existe une ligne d’appel gratuite et anonyme où l’on vous écoutera et vous guidera : Sida Info Service au 0800 840 800.

En cas de risque de contamination, Il existe un traitement post-exposition. Il doit être pris dans les 4h suivant la prise de risque, au-delà (jusqu’à 48h) il devient de moins en moins efficace.

Ce traitement doit impérativement être suivi pendant 1 mois. Il peut être difficile à prendre, tant à cause des effets secondaires qu’il produit que de la régularité des prises quotidiennes qu’il impose.

Où peut-on faire un test de dépistage anonyme et gratuit ?

Dans un CDAG, Centre de Dépistage Anonyme et Gratuit. Il y en a au moins un par département. Un médecin vous reçoit et fait le point avec vous sur vos éventuelles prises de risque. C’est également lui qui vous remet les résultats du test. Ce test est gratuit et anonyme. Il faut compter une semaine entre le prélèvement sanguin et le retour des résultats.
Pour connaître les adresses des CDAG, consulter Sida Info Services (0800 840 800 ou www.sida-info-service.org).

Comment se passe un test de dépistage ?

Vous pouvez faire un test de dépistage VIH dans un CDAG, ou dans un laboratoire médical.

Dans un CDAG, chaque personne reçoit à son arrivée une carte comportant un numéro qui permet d'identifier votre test, tout en garantissant votre anonymat. Un entretien préalable avec un médecin permet d’évaluer les différents risques qui ont être pris. Ensuite une prise de sang est effectuée par un(e) infirmier(e). Environ une semaine après, les résultats du test sont disponibles au CDAG. Il faut donc revenir avec sa carte comportant son numéro (à ne pas perdre !) et le médecin vous remet le résultat en main propre. Si le test s’avère être positif, le médecin confirmera le résultat par un second test. Si celui-ci est toujours positif, le médecin vous orientera alors vers un spécialiste du VIH pour une prise en charge rapide.

Un test de dépistage est-il fiable juste après une prise de risque ?

Non. Son résultat ne vous informera que sur votre statut sérologique des semaines précédentes. Pour savoir si une contamination a eu lieu, les techniques de dépistage nécessitent d'attendre un délai d'1 mois minimum pour un premier résultat et de 6 semaines pour un résultat fiable à 100%.

Comment fonctionnent les traitements anti-rétroviraux ?

Les traitements ARV sont la combinaison de plusieurs médicaments qui bloquent la multiplication du virus du Sida (VIH) dans l’organisme. Ils ralentissent fortement la destruction du système immunitaire, et par conséquent l’avancée vers la maladie. C’est une véritable révolution dans l’histoire du Sida, car grâce à eux, la mortalité a considérablement diminué et certaines personnes vivent en bonne santé avec le VIH depuis de très nombreuses années. Cependant, leur prise n’est pas toujours sans conséquence. En effet, ces traitements peuvent provoquer des effets indésirables très difficiles à supporter.

Quels sont les effets secondaires d'un traitement médical contre le sida ?

Les traitements antirétroviraux sont difficiles à suivre car ils exigent une prise très régulière et ce, tout au long de la vie. En outre, ils peuvent provoquer des effets secondaires, parfois sévères, tels que des diarrhées, des vomissements, des neuropathies (troubles du système nerveux) ou encore une extrême fatigue.

Il peut également arriver que le virus développe des résistances aux médicaments qui les rendent inefficaces. Il faut alors en changer. C’est pourquoi le VIH impose un suivi médical très régulier et de fréquents bilans sanguins afin de s’assurer du bon fonctionnement des traitements.

Est-il vrai qu'on est moins exposé à la contamination quand on est circoncis ?

Pas exactement. Des études ont démontré que la circoncision pouvait diminuer les risques de contamination chez les hommes hétérosexuels. Mais cette protection est loin d’être totale (diminution de 60% seulement). À l’échelle d’une population donnée et dans un pays où un grand nombre de personnes sont contaminées par le VIH, la circoncision pourrait avoir un impact sur l’épidémie globale du pays. Mais au niveau de l’individu, on ne peut pas dire que la circoncision soit une protection efficace à 100%.Le préservatif reste le seul moyen fiable de protection.

Est-il vrai qu'on peut attraper le sida en partageant la paille de sniff d'un séropositif ?

Oui. La cocaïne est une substance très irritante pour les muqueuses nasales. Il se peut donc que du sang se dépose sur la paille. Or si la paille est utilisée par une personne contaminée puis par une autre personne, le sang de la première sera alors en contact avec la muqueuse des narines de la seconde. Il y a donc un risque de contamination. Ce risque est encore plus grand en ce qui concerne le virus de l’hépatite C.

Il est recommandé de ne pas partager la paille lors de prises de drogue par inhalation.

Il est recommandé de ne pas partager la paille lors de prises de drogue par inhalation.

Certains disent que l’alcool ou les autres drogues peuvent favoriser la prise de risque...

Oui. L’usage de drogue par voie intraveineuse telle que l’héroïne, est une prise de risque directe s’il y a échange de seringue entre 2 injecteurs. Il en est de même lors de la consommation de cocaïne avec le partage de la paille.

Pour les autres substances, comme l’alcool ou le cannabis, elles agissent sur la perception de la prise de risque. Ainsi certaines personnes qui habituellement mettent un préservatif, peuvent être moins vigilantes sous l’emprise de ces produits car elles minimisent le danger, ou bien ne sont pas en capacité de négocier ou d’imposer le préservatif.

Enfin, la prise d’alcool ou de cannabis, par exemple, a tendance à assécher les muqueuses (bouche, vagin). Le risque de rupture de préservatif et/ou de lésion vaginale pendant la pénétration est donc majoré. L’utilisation du gel lubrifiant à base d’eau permet de diminuer ce risque.